Vacances et cybersécurité : les types d’attaques illustrés par des cas réels
Posté le: 06/08/2025
Les vacances sont souvent synonymes de détente, de voyages et de déconnexion. Pourtant, elles coïncident paradoxalement avec une hausse des cybermenaces. En effet, les cybercriminels profitent de cette période pour cibler des utilisateurs moins vigilants ou des entreprises dont les équipes informatiques sont réduites. Selon la CISA et le FBI, les attaques par ransomware et autres menaces augmentent pendant les fêtes, lorsque la surveillance est moins active et les systèmes plus exposés . La saison estivale connaît également un afflux de tentatives de phishing, smishing ou exploitation de réseaux Wi‑Fi publics, ce qui rend d’autant plus nécessaire la vigilance avant et pendant vos voyages .
Pour tous les professionnels, et plus encore pour les utilisateurs individuels, les risques ne se limitent pas au vol d’informations. Ils incluent le compromission de données sensibles, l’installation de malwares ou des rançons exigeant des sommes importantes. Pendant les vacances, la multiplication des usages numériques—réservations en ligne, authentification sur des hotspots inconnus, consultations périodiques de comptes sur appareils mobiles—ouvre de nouvelles fenêtres d’attaque. Adopter des bonnes pratiques avant le départ (mise à jour des systèmes, activation d’un VPN, authentification multi‑facteurs, etc.) est crucial pour protéger efficacement ses données et profiter sereinement de sa pause estivale
1. Phishing (emails frauduleux / faux sites)
Cas : arnaque auprès des voyageurs Booking.com en Australie (2023–2024)
L’ACCC (l’autorité australienne de la concurrence) a rapporté 363 signalements en 2023 mentionnant Booking.com, soit une augmentation de près de 600 % par rapport à 2022, avec des pertes cumulées supérieures à 337 000 $ .
Des utilisateurs ont reçu des messages via la plateforme Booking.com — apparemment provenant de leur hôtel — demandant un « vérification de fonds » via un lien. Le site imitait presque parfaitement l’interface officielle, mais il s’agissait d’une arnaque visant à voler les informations de carte bancaire. Une victime a reconnu que le message lui semblait authentique mais que ses demandes changeaient quand elle communiquait à nouveau via le canal officiel .
2. Smishing (SMS frauduleux)
Cas : campagne Roaming Mantis en France (2022)
Le groupe chinois Roaming Mantis a envoyé des SMS frauduleux à des utilisateurs en France, leur demandant de cliquer sur un lien sous prétexte d’un colis ou d’un abonnement. Sur Android, cela entraînait l’installation de MoqHao (ou XLoader), un malware permettant le vol de données et l’écoute de SMS ; sur iOS, redirection vers une fausse page Apple pour voler les identifiants .
Ce sont environ 70 000 appareils Android français qui ont été compromis via cette méthode .
3. Attaques via Wi‑Fi public (Man-in-the-Middle)
Cas : interception en milieu touristique
Des études de McAfee ou de la FTC ont souligné que les réseaux Wi‑Fi publics des hôtels et aéroports sont souvent faiblement sécurisés. Des cybercriminels peuvent intercepter des données (identifiants, cartes bancaires, SMS) sur des connexions non chiffrées. L’usage d’un VPN est fortement recommandé pour s’en prémunir. (Note : le lien précis n’est pas disponible, mais ce type d’alerte est largement documenté par les autorités de cybersécurité.)
4. Rançongiciels (ransomware)
Tendance générale dans le secteur tourisme (2024)
Check Point Research a documenté qu’en moyenne, l’industrie du voyage subit 1 270 cyberattaques par semaine en 2024, incluant phishing, fausses réservations ou ransomware. Ces attaques sont souvent déclenchées pendant l’absence de personnels informatiques, ce qui permet aux criminels de chiffrer des données sensibles ou demander une rançon pour restaurer l’accès aux systèmes. (Les détails chiffrés sont issus des rapports généraux de sécurité IT pour le secteur.)
5. Vishing (arnaques téléphoniques vocales)
Cas classique : fraude IRS / « Hollywood Con Queen » (USA)
Entre 2012 et 2016, des réseaux de vishing se faisaient passer pour des agents de l’IRS ou de l’immigration américaine, menaçant les victimes d’arrestation si elles ne payaient pas immédiatement. En parallèle, la fraude dite « Hollywood Con Queen » utilisait des appels émotionnels, souvent plusieurs jours, pour extorquer de fortes sommes aux victimes. (Ces pratiques sont bien documentées sur des sources fiables comme Wikipedia ou rapports gouvernementaux.)
6. Quishing (fraude via QR code)
Cas géographique : zones touristiques européennes (exemples généralisés)
Dans certains lieux de vacances (parking, restaurants, affiches), des QR codes malveillants sont collés ou remplacent les codes officiels. En les scannant, les utilisateurs sont redirigés vers un site d’hameçonnage ou d’installation de malware. Bien que peu médiatisé, ce type d’attaque est en augmentation et doit être pris au sérieux.
🧾 Tableau récapitulatif
Type d’attaque | Exemple concret | Impact potentiel |
---|---|---|
Phishing (email) | Faux messages Booking.com ciblant voyageurs en Australie | Vol de données bancaires ou personnelles |
Smishing (SMS) | Roaming Mantis en France, compromission de 70 000 appareils | Infection mobile, vol d’identifiants |
Wi‑Fi public | Réseau d’hôtel/fausse borne Wi‑Fi intercepté par un MitM | Interception des identifiants, mot de passe, SMS |
Ransomware | Attaques pendant absence IT dans l’industrie touristique | Chiffrement de données critiques, demande de rançon |
Vishing (appel vocal) | Fraudes IRS ou « Hollywood Con Queen » | Paiement forcé, extorsion émotionnelle |
Quishing (QR code) | QR codes falsifiés dans lieux touristiques | Redirection de données vers sites malveillants |
🔐 Recommandations spécifiques
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Phishing & Smishing : ne jamais cliquer directement sur un lien reçu, même via SMS ou email ; accéder directement au service officiel via le navigateur ou l’application.
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Wi‑Fi public : toujours utiliser un VPN pour chiffrer les communications ; éviter de se connecter à un compte sensible sur un réseau mis en libre accès.
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Ransomware : activer l’authentification multifacteurs (MFA), réaliser des sauvegardes externes régulières, limiter les droits administratifs.
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Vishing : rester méfiant en cas d’appel à caractère urgent, couper la communication et vérifier via les coordonnées officielles.
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Quishing : ne scanner que les QR codes fournis par des sources officielles, tester leur provenance avant de suivre le lien.
Les périodes de vacances offrent de réelles opportunités aux cybercriminels : phishing sophistiqué (notamment généré par IA), smishing à grande échelle, fausses connexions Wi‑Fi, QR codes détournés, ransomware ciblés. Les exemples concrets illustrent que même les utilisateurs avertis peuvent être piégés. Adopter les bonnes pratiques – vigilance, technologies de sécurité, formations – reste essentiel pour se prémunir efficacement.